À une semaine de Noël, le Wantermaart de Luxembourg au pied de la Gëlle Fra était comble hier et continue de séduire les visiteurs, locaux ou étrangers, avec ou sans budget limité par l’inflation.
Aux abords de la place de la Constitution, à Luxembourg, c’était la foule des grands jours hier. Sur les trottoirs, des dizaines de personnes se dirigeaient d’un pas enjoué vers le marché de Noël installé au pied de la Gëlle Fra. En ce dimanche frais mais ensoleillé, les visiteurs sont venus en nombre au Wantermaart afin de profiter des 41 chalets installés, ainsi que des attractions. «On est pile une semaine avant Noël, on vient se mettre dans l’ambiance», sourit Thibault, venu avec sa compagne depuis la Moselle. Comme beaucoup, le couple n’est pas à son premier marché de Noël. «On a déjà fait Metz, Strasbourg, Colmar et maintenant Luxembourg.» Pas le plus impressionnant en taille, le marché de la capitale s’est tout de même taillé une certaine réputation qui attire les curieux. Et les séduit. «Des copains nous ont dit de venir et qu’on ne serait pas déçus et c’est le cas. Le cadre est super, surtout avec la vue depuis la grande roue, et c’est bien agencé et convivial», se réjouit le Mosellan pour sa première au Grand-Duché.
Il est vrai que la promiscuité de la place oblige les chalets à se coller, créant ainsi une ambiance chaleureuse, digne d’un petit village. Dans certaines allées, il est même parfois dur de se frayer un chemin, entre ceux qui déjeunent debout et sur le pouce, ceux qui remplissent leur galerie photos et ceux qui s’arrêtent pour contempler la devanture d’un chalet, à la recherche d’un cadeau pour dimanche prochain. «Comme c’est très varié au niveau des stands, je sais qu’ici, je peux trouver tous mes cadeaux d’un coup pour ma belle-famille», glisse un habitué de la dernière minute.
Petit mais costaud
Comme cette petite fille, main tendue vers le stand de chouchous, mais vite rattrapée par sa mère, le Wantermaart a aussi de quoi ravir tous les gourmands. Pour le plaisir sucré, les gaufres, crêpes, donuts, le pain d’épices et les brochettes de chocolat ne manquent pas. De quoi terminer sur une bonne note un repas entamé par un glühwein ou du jus de pomme chaud pour les plus jeunes, suivi de spécialités comme les Gromperekichelcher, les Grillwurst ou encore des huîtres, de Bretagne cette fois. «Ici, on mange très bien», confirme Maria, originaire de Bruxelles, mais qui se rend au marché de Noël de Luxembourg chaque année et qui entraîne sa mère avec elle. Cette dernière, qui habite Madrid, «adore venir ici pour les marchés, car en Espagne, on n’est pas très pointus pour les marchés de Noël. Donc je fais Bruxelles, l’Allemagne ou le Luxembourg».
Pour un petit pays, ça se défend très bien le Luxembourg
«Grande fan» des marchés de Noël, Astrid, la sœur de Maria, se rend pour la première fois à celui de la capitale et trouve que «pour un petit pays, ça se défend très bien le Luxembourg. Le marché est comparable à celui de Nuremberg pour l’ambiance et la décoration». Elle qui a déjà sillonné ceux d’Europe centrale, ainsi que celui d’Édimbourg, assure également que «c’est ici qu’on fait le meilleur vin chaud».
De quoi séduire un public toujours plus international. «La fréquentation n’a pas explosé au fil des ans, mais on sent qu’il y a de plus en plus de touristes étrangers», constate Cyril, qui tient «depuis toujours» son chalet de chapellerie au marché. Même son de cloche pour Jean-Baptiste, qui vend des guirlandes artisanales et personnalisables depuis cinq ans : «Il y a beaucoup d’Italiens, d’Espagnols et aussi beaucoup d’Allemands évidemment».
La magie malgré l’inflation
Malgré tout, les locaux ne boudent pas le marché de Noël pour autant. «J’ai des habitués qui viennent tous les ans afin d’avoir une guirlande pour un nouveau membre dans la famille», raconte Jean-Baptiste. Bien qu’il soit moins bien placé que l’an dernier, face à la route et non au cœur du village, «JB» est une fois de plus satisfait du marché : «Je ne suis pas à la meilleure place, mais la sympathie des gens, ça compense». Malgré une année économiquement difficile, l’inflation semble disparaître des têtes de certains lorsque la magie de Noël débute.
On peut encore faire la fête et se faire plaisir, mais je fais plus attention
«Pour les fêtes de fin d’année, on n’a pas vraiment diminué le budget, ni pour les activités ni pour les cadeaux ou les repas», fait savoir David, père de famille. «Même si c’est un peu plus compliqué cette année, on veut faire vivre l’ambiance de Noël aux enfants au maximum.» Sonia, en provenance de France, a, elle, dû revoir son budget à la baisse. À commencer par les achats au marché de Noël. «On peut encore faire la fête et se faire plaisir, mais je fais plus attention. Si je vois un collier ici par exemple, je réfléchis bien avant de l’acheter alors qu’avant, avec l’ambiance, je l’aurais pris immédiatement.»
Bien qu’il soit encore trop tôt pour que les commerçants fassent leurs comptes, à une semaine du jour J, les visiteurs croisés hier disent quasiment tous avoir diminué leurs dépenses cette année. Pour autant, le public reste au rendez-vous et les musiques de Noël continuent de séduire petits et grands. Et même ceux qui travaillent du matin au soir avec ces mélodies entraînantes dans les oreilles. «On s’y fait et puis, en janvier, elle va nous manquer cette musique», plaisante «JB».
Jusqu’au 7 janvier. Place de la Constitution – Luxembourg.